Amour entre homme et femme
L'amour entre un homme et son épouse
Il existe une différence énorme entre le bonheur d'un homme seul et celui d'un homme marié et père de famille. L'homme seul, malgré sa relative liberté de mouvement qui lui permet de se rendre d'un endroit à un autre comme il le désire, ne jouira pas cependant de nombreux moments de joie. Car au bout du compte, il sera solitaire. Il n'aura pas de compagne dans la vie, quelqu'un avec qui il pourra partager ses idées, à qui il pourra confier ses peines ou ses problèmes. Il n'aura personne pour le conseiller ou pour veiller à ses intérêts.
Et même si cet individu trouve une compagne pour un certain temps, cela ne remplacera pas la sensation d'avoir une véritable associée dans la vie qui l'aimera et sera prête à tout faire pour lui. Peut-être aura-t-il de l'attirance sexuelle pour elle mais ce ne sera pas de l'amour véritable, de l'amour de la personnalité, un amour solide et stable.
Mais lorsqu'un homme trouve son âme-sœur, et qu'ils s'engagent l'un envers l'autre pour fonder un foyer, à être ensemble toute leur vie, l'homme aura un sentiment d'avoir atteint son but, un point d'ancrage dans la vie. Il aura une sensation de bonheur et de sérénité.
Mais que se passera-t-il lorsqu'ils se disputeront? Ou seront en colère l'un contre l'autre? Ou même feront souffrir l'autre? Dans ces moments, ils devront rechercher ce qu'ils ont en commun et reconnaître en fin de compte que ces problèmes sont des épisodes passagers, des moments éphémères. Il s'agit de moments très minoritaires dans un parcours de vie conjugale. Il faut voir toute chose dans sa juste proportion. Il ne faut en aucun cas laisser nos émotions prendre le contrôle de notre intellect. La raison nous apprend que l'homme qui trouve son âme sœur a réalisé quelque chose de bien. Mais les disputes, les colères ne sont en réalité pas profondes et fondamentales. Elles sont basées sur des choses triviales et secondaires.
Finalement, tous les problèmes qui peuvent surgir sont liés à l'ego. Le mauvais penchant de l'homme lui dit: "C'est moi qui commande", "c'est moi qui décide", mais l'homme comme la femme doivent se mesurer à leur mauvais penchant. S'ils apprennent l'humilité, ils obtiendront le bonheur et la sérénité dans la vie, le calme et la tranquillité de l'esprit. Il ne faut pas toujours avoir absolument envie de gagner. Il faut aussi procurer cette sérénité au conjoint, et c'est ainsi que l'on obtient une vie paisible.
Mais que faire lorsqu'il y a des enfants? Si par malheur l'un des conjoints – ou les deux – en venait à vouloir divorcer, les enfants en seraient très affectés. Non seulement cela, mais lorsqu'eux même seront grands et en âge de se marier, ils auront peur de faire le pas. Ils hésiteront de crainte de rater eux-aussi leur mariage. Il est clair que si le père et la mère sont raisonnables, ils prendront en considération ces conséquences malheureuses et s'éloigneront de toute intention d'entamer un processus de divorce. Un divorce est un acte qui détruit le bonheur et l'équilibre des enfants qui nous sont si chers. Grandir auprès d'un beau-père ou d'une belle-mère, passer sans cesse d'un foyer à un autre sont de nature à détruire les enfants!
Nous devons tirer les leçons de la psychologie qui nous enseigne que dans la grande majorité des remariages, il n'y a pas de "feu de l'amour", il n'y a pas d'attachement véritable comme ce fut le cas dans la première union. Un premier mariage est puissant, charismatique, doté de l'élan de la jeunesse, dans lequel l'homme et la femme ont investi le maximum, physiquement mais aussi affectivement. Comme ce fut "le premier", ils ne pouvaient comparer à quelqu'un d'autre, mais dans un second mariage, avec le temps, la mémoire se réduit et sélectionne et l'on finit par ne se rappeler que les bons moments de la première union. Ces souvenirs du passé viennent alors perturber la vie et la sérénité du second mariage.
La conséquence qui s'impose de tous ces éléments, est que chaque conjoint doit tout faire pour évacuer de son esprit qu'il aurait pu mieux réussir sa vie avec un autre conjoint. Il n'y aucune logique à cela, car au fur et à mesure que la personne prend de l'âge, les chances d'un amour intense s'amenuisent. Avec le temps, chacun se campe sur sa personnalité et son caractère, on est moins souple et conciliant et on renonce plus difficilement. Et dans la majorité des cas, le second mariage ressemble plus à un contrat pratique, plus qu'à une union basée sur l'amour et les sentiments, comme ce fut le cas dans la première union.
Evidemment qu'il y a des exceptions. Il existe de nombreux cas dans lesquels un second mariage est une réussite et que l'amour et la bénédiction règnent au sein du couple. Mais je parle au nom de la grande majorité des cas. Et quiconque se trouve en situation de premier mariage se doit de se fier à la statistique avant d'opter pour la solution de la séparation.
Il faut savoir que: "Dans la majorité des cas, les problèmes liés à la vie conjugale, ne sont pas liés au partenaire mais à l'égo de la personne elle-même". Que D.ieu nous aide à prendre la bonne décision avant de tout casser. Ne brisons pas une famille avec légèreté.
Rav Moshé Tzouriel
